Quantitative easing – Politique monétaire – BCE - Politique monétaire

La mission principale de la Banque Centrale Européenne (BCE) est de maintenir la stabilité des prix : les prix ne doivent pas augmenter significativement (inflation) ou baisser pendant une trop longue période (déflation).

L’inflation peut avoir des répercussions négatives sur l’économie. En effet, si une personne voit les biens qu’elle a l’habitude d’acheter devenir plus chers, son pouvoir d’achat va baisser. En effet, avec la même quantité d’argent (qui elle, n’augmente pas), à savoir ses revenus ou son épargne, cette personne ne pourra plus autant acheter. Et l’effet boule de neige peut alors se créer : pour compenser la hausse des prix et l’augmentation du coût de la vie en général, cette personne peut être tentée de demander une augmentation de son salaire. Si tous les salariés d’une entreprise ont la même démarche, l’employeur va alors compenser toutes ces augmentations en relevant ses prix. Si toutes les entreprises fonctionnent de cette façon, tous les prix vont augmenter, encore et encore, et le cercle vicieux est enclenché.

Comme l’explique la BCE, « il devient dès lors plus difficile pour chacun, et pour les entreprises, de planifier des économies et des investissements. Et la confiance dans la monnaie peut s’étioler sous l’effet de sa dépréciation rapide ».

La déflation prolongée peut être tout aussi néfaste. En effet, lorsqu’une personne sait que les prix vont baisser, elle attendra que le prix baisse, et si chacun a la même démarche, cela est négatif pour l’économie, car plus personne n’achète, et les entreprises ne peuvent plus vendre leurs produits. Elles réduisent donc les salaires ou licencient. Cela augmente le nombre de chômeurs, et cela entraine à une baisse des dépenses, et un ralentissement de l’économie.

Voilà pourquoi la BCE existe : elle vise à assurer la stabilité des prix. Le taux visé est alors un taux annuel d’inflation inférieur à 2%, mais proche de 2%. C’est pour elle, et selon diverses études, le taux optimum. Ce pourcentage a été retenu (et non 0% ou 1%) pour :

  • tenir compte de l’éventualité d’une légère surestimation des chiffres de l’inflation ;
  • disposer d’une marge de sécurité face aux risques potentiels de déflation ;
  • prendre en considération les écarts d’inflation entre les pays de la zone euro.

La FED est l’équivalent de la BCE aux États-Unis. 

Évolution des taux directeurs de la FED et de la BCE depuis 1999

FED

Pour réguler les prix, la BCE a traditionnellement recours à une politique monétaire conventionnelle, c’est-à-dire la baisse des taux d’intérêt dans le but de faciliter l’investissement et la consommation. Cependant, après la crise de 2008, cette politique ne fonctionnait plus.

Progressivement, la BCE a donc dû procéder à un assouplissement quantitatif. En mars 2015, elle a basculé vers une politique de quantitative easing (QE). C’est la traduction de ce fameux « assouplissement quantitatif ». Cette politique monétaire non conventionnelle consiste en l’achat d’obligations de pays en difficulté par la BCE, qui en contrepartie apporte de la liquidité en masse aux banques commerciales qui détiennent ces obligations : il s’agit d’une création monétaire ex nihilo. Cela a été fait pour éviter la déflation qui se profilait.

Cette politique avait, semble-t-il, porté ses fruits puisque la Banque Centrale avait annoncé une réduction du quantitative easing, et même une fin de cette politique en 2019. La BCE prépare en effet une normalisation de sa politique monétaire.Elle a jusqu’ici donné les indices suivants :

  • le QE devrait s’arrêter le 31 décembre,
  • puis la BCE continuera de racheter les titres qui arrivent à échéance pour que son bilan ne varie pas,
  • enfin, les taux resteront à leurs niveaux actuels au moins jusqu’à la fin de l’été 2019.
  • Ainsi, te taux de refinancement reste fixé à zéro, le taux de la facilité de dépôt à -0,4% et celui de la facilité de prêt marginal à 0,25%.

Cependant, Jens Weidmann, président de la Bundesbank, siégeant au Conseil des gouverneurs, estime que la normalisation de la politique monétaire de la BCE prendra plusieurs années. Il confirme cependant l’arrêt le mois prochain de son programme de rachat d’actifs de 2.600 milliards d’euros.

La BCE prévoit ainsi de mettre un terme à ses rachats de dette en fin d’année mais promet également de maintenir ses taux directeurs à leurs plus bas record jusqu’à la fin de l’été prochain au plus tôt.

Reste alors à savoir combien de temps la BCE mettra pour achever sa politique de normalisation…

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